Le développement durable devient de plus en plus important au niveau politique. La lutte contre le réchauffement climatique est un enjeu capital et la gestion des énergies fossiles et renouvelables, un sujet essentiel. C’est dans ce contexte que le décret tertiaire est mis en place avec pour objectif des économies énergétiques d’au moins 60 %, à l’horizon 2050, dans les bâtiments qui reçoivent du public. Quand on sait que la plupart sont vieillissants, l’on se demande à quoi vont bien pouvoir ressembler ces bâtis du futur. Zoom sur un sujet brûlant !
Le bâtiment tertiaire : une entité spécifique
Le secteur tertiaire se divise en deux. D’un côté, l’on trouve le domaine marchand avec ses bâtiments commerciaux, ses entreprises de transport ou d’affaires privées. De l’autre, se déploie le territoire du non-marchand avec ses immeubles d’administration publique, ses locaux d’enseignement, de santé ou d’œuvres d’action sociale.
La particularité de tous ces bâtis est qu’ils reçoivent du public. C’est pour cette raison qu’ils sont nommés ERP (Établissement Recevant du Public). Les salariés ne sont pas considérés, pour leur part, comme du public.
Tous ces bâtiments tombent sous le coup du décret tertiaire et doivent revoir leur feuille de route, afin de faire de plus en plus d’économies d’énergie. Ce décret est mis en place dans le cadre de la loi Elan et entre dans sa pleine application à partir de septembre 2022, date à laquelle les établissements ERP de plus de 1 000 m² doivent saisir leurs données de consommation sur la plateforme OPERAT. Sur ce sujet, obtenez plus d’informations ici.
Que ce soit pour le chauffage, la climatisation, l’accessibilité ou la sécurité, le mode de fonctionnement des ERP du Tertiaire doit être revu et s’ancrer dans le monde de demain.
Une rénovation pensée pour faire entrer le bâti dans le futur
La plupart des bâtiments tertiaires existants sont de véritables passoires thermiques. Ce sont des bâtis vieillissants et érigés selon des normes, aujourd’hui dépassées. Une rénovation bien pensée peut être une bonne façon de les projeter dans le futur. Elle a le mérite d’éviter une démolition coûteuse.
Quelles sont les actions à mener pour rendre un ERP plus économe sans le démonter ? Les entreprises recevant du public font souvent le choix de changer les huisseries et de revoir leur isolation. L’emploi de matériaux nouveaux est alors recommandé.
Les systèmes de chauffage et de climatisation, anciens, cèdent la place à des pompes à chaleur géothermiques, bien plus économes. Les courtiers en énergie deviennent des interlocuteurs privilégiés, car ils connaissent bien les fournisseurs et savent créer une adéquation parfaite entre l’offre et la demande.
L’accessibilité est, elle aussi, passée au crible du développement durable. Les larges parkings des grands commerces se couvrent d’ombrières. Ces places, pourvues de panneaux solaires, sont un excellent moyen de réaliser des économies d’énergie. Grâce à elles, la société exploitante peut autoconsommer et stocker l’électricité. À long terme, une telle installation permet d’éviter les fluctuations des coûts de l’énergie électrique et favorise la pérennité de l’entreprise.
Dans le domaine de la sécurité, les gestes des salariés sont étudiés et des formations leur sont proposées afin de les rationaliser. Ces bâtiments se dotent également de plus en plus d’objets connectés et de logiciels qui permettent une gestion millimétrée de l’énergie.
Des immeubles neufs connectés et écologiquement construits
Si la rénovation peut être une bonne façon de faire entrer les immeubles et bâtis du secteur tertiaire dans le futur, certaines sociétés font le choix de la construction. Elles investissent alors dans des bâtiments entièrement éco-construits et installés dans des endroits pensés pour promouvoir le développement durable.
L’environnement a, en effet, son importance. La végétalisation est un élément clef de ces bâtis de demain. Ils s’inscrivent dans des lieux où le vert domine et possèdent, dans l’idéal, un toit ou une façade végétalisée. La végétation possède un double rôle d’isolation et de poumon. Elle évite de trop grandes variations de température et maintient une bonne qualité de l’air.
Les matériaux de construction se renouvellent. Oublié le béton qui possède une empreinte carbone désastreuse. Place à du bois ou des briques écologiques. L’isolation aussi s’allège et se fait, le plus souvent, par l’extérieur. Les ouvertures dépendent du lieu où l’on se trouve et de son ensoleillement. Tout est pensé pour que l’inertie du bâti soit la meilleure possible et ses besoins en chauffage ou en climatisation, minimaux.
L’environnement intérieur des nouveaux bâtiments du secteur tertiaire est entièrement connecté. Des logiciels et des objets favorisent une gestion juste de l’énergie. Les salariés sont formés pour que leurs gestes s’adaptent à ce nouvel espace.
Dans les usines, les process de production et les machines se mettent, eux aussi, à de nouvelles fonctionnalités. Le but est de faire mieux avec moins. Les places de parking sont dotées de panneaux solaires et contribuent aux économies générales d’énergie du bâti. L’autoconsommation devient un enjeu important.
La sécurité de ces bâtis est, elle aussi, pensée d’après de nouvelles normes. Les incendies sont très souvent d’origine électrique. De nombreux pare-feux sont donc installés.
Le futur des bâtiments du secteur tertiaire se veut définitivement économe en énergie. Tout dans leur rénovation ou leur construction est mis en place pour en faire des bâtis durables, peu gourmands, voire autonomes. Les entreprises ou les organismes qui les occupent ont tout intérêt à œuvrer dans ce sens, s’ils veulent assurer leur longévité.